La fin de l’année approche et l’heure des comptes également ! Ce son de cloche signe pour bien des marchés des nouvelles peu reluisantes. Inflation, conséquences des différents conflits au travers du monde (Ukraine, République Démocratique du Congo, Yemen etc.).
Pourtant, ce même son de cloche est tout autre pour la Tech Africaine. A contrepied des autres régions du monde, le Tech du continent a levé en 2022 plus de fonds que n’importe quelle autre année précédente. Une performance qu’il convient d’analyser.

Une surperformance globale à saluer
La comparaison graphique ci-dessus permet de mieux mesurer la performance des start up africaines par rapport aux précédentes années. Ces start up ont levé leur premier milliard, puis 2 milliards, puis 3 milliards et enfin 4 milliards plus rapidement qu’aucune année auparavant. Il va donc sans dire que 2022 constitue une année record pour le continent.
Le continent gagne donc des financements, et ce à divers stades de maturité (Seed, Série A etc). Ces financements viennent soutenir la croissance des talents sur un continent qui en a besoin, et qui reste plein de potentiel pour des applications technologiques et industrielles.
Il faut néanmoins nuancer cette sur-performance. En effet, la plupart des financements ne sont allés que vers quatre pays :
- Le Nigéria
- Le Kenya
- L’Égypte
- L’Afrique du sud
Néanmoins, le reste de l’Afrique connaît une croissance de financements record quand le Nigéria et l’Afrique du Sud connaissent une décroissance dans leurs financements. De son côté, le Kenya explose en multipliant par plus de 2,5 ses financements en 2022.

Les pays francophones du continent africain peuvent mieux faire
Les efforts pour soutenir l’initiative privée, la formation professionnelle locale, l’accueil des diasporas, une législation permettant d’entreprendre et de réaliser des transactions dans un environnement sécurisé ont été importants de la part de beaucoup de pays d’Afrique francophone comme par exemple le Togo qui a conduit plusieurs réformes afin de favoriser l’entrepreneuriat.
Néanmoins, ces efforts doivent être poursuivis et approfondis afin de favoriser l’émergence d’entreprises “VC-compatibles” et d’attirer les capitaux d’investisseurs locaux, régionaux et internationaux.
Pour y parvenir, nous avons l’intime conviction que les efforts devront se concentrer sur trois secteurs :
- la justice et un cadre légal et administratif permettant d’entreprendre et de réaliser des transactions sans surcoûts liés au mauvais fonctionnement d’institutions (temps long et paiements dus à la “petite corruption cumulée”). Sur ce point les avancées du droit OHADA permettent une uniformisation progressive à saluer, mais de nombreux points liés aux juridictions, au droit foncier et aux administrations sont améliorables.
- l’éducation locale en offrant une formation solide aux jeunes du continent sur des métiers techniques, informatiques et commerciaux, supportée aussi avec la prolifération d’incubateurs afin de soutenir l’innovation informatique et métiers. Sur ce thème, nous saluons l’association 10000 codeurs qui fait un travail formidable.
- les infrastructures, notamment énergétiques, transports et couverture internet. Sur ce dernier point, nous pouvons saluer le déploiement du dernier cable “Equiano” de Google qui améliore la couverture et permet d’en réduire le coût avec des branchements à Sesimbra (Portugal), Lomé (Togo), Lagos (Nigeria), Swakopmund (Namibie) et Le Cap (Afrique du Sud).
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